Définition linguistique de la Hijrah
Le mot Hijrah vient du terme arabe Al-Hajr, qui signifie « laisser » ou « se séparer ». Il implique l’acte de rompre un lien, que ce soit physiquement, verbalement ou par le cœur. À l’opposé du lien ou de l’attachement, la Hijrah suggère donc une séparation volontaire et significative.
Définition religieuse de la Hijrah
Dans la religion, la Hijrah désigne le fait de quitter une terre où dominent le Koufr, les péchés ou les innovations (Bid’ah) pour aller vers une terre où l’on peut pratiquer librement le Tawhid, la Sounnah et l’obéissance à Allah — avec pour seul objectif de plaire à Allah et préserver sa foi.
Le mérite de la Hijrah dans le Coran
La Hijrah est une des formes d’adoration les plus élevées en islam. Elle est mentionnée dans plusieurs versets du Coran, souvent associée à la foi sincère, au combat dans le sentier d’Allah et à la récompense éternelle.
Quelques versets illustratifs :
Sourate At-Tawbah, verset 20 :
« Ceux qui ont cru, fait la Hijrah et lutté dans le sentier d’Allah auront les plus hauts rangs auprès de Lui. »
Sourate An-Nisa, verset 100 :
« Quiconque fait la Hijrah dans le sentier d’Allah trouvera sur terre maints refuges et abondance. »
Sourate Aal Imran, verset 195 :
« Ceux qui ont été expulsés, persécutés, tués… Allah effacera leurs fautes et les récompensera par des jardins éternels. »
L’obligation de la Hijrah : preuves et explications
Il est obligatoire pour tout musulman de faire la Hijrah s’il vit dans un pays de Koufr et qu’il ne peut y pratiquer sa religion librement, à condition qu’il soit capable de quitter ce lieu.
Preuve coranique :
Sourate An-Nisa, verset 97 :
« Pourquoi êtes-vous restés là ? La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour faire la Hijrah ? »
Les savants comme Ibn Kathir, Cheikh Al-Fawzan, Ibn Taymiyyah et Ibn Qoudamah ont expliqué ce verset de manière unanime :
Si une personne choisit volontairement de rester dans un pays de Koufr sans raison valable alors qu’il peut partir, il est en tort et sous menace divine.
Trois catégories de musulmans face à la Hijrah
Selon l’Imam Ibn Qoudamah :
1. Obligatoire : pour celui qui ne peut pas pratiquer ouvertement sa religion.
2. Recommandée : pour celui qui peut pratiquer sa religion, mais qui cherche une meilleure atmosphère religieuse.
3. Non exigée : pour celui qui est réellement incapable de partir (maladie, faiblesse, contrainte…).
Réponse à une objection fréquente
Certains disent : « Il est impossible que tous les musulmans quittent les pays de Koufr ! »
La réponse est simple : les musulmans ne sont pas arrivés en masse et d’un coup dans ces pays, et ils n’ont pas tous conscience du caractère obligatoire de la Hijrah.
Quand ils le comprendront, chacun fera l’effort selon sa foi, ses moyens et ses circonstances, bi idhnillah.
À retenir
• La Hijrah ne signifie pas seulement fuir, mais choisir consciemment un environnement qui protège sa foi.
• Elle n’a rien perdu de sa légitimité aujourd’hui, contrairement à ce que pensent certains.
• La Dounya ne doit jamais primer sur la religion.
• Les compagnons ont tout quitté pour préserver leur foi. C’est cet exemple que le musulman doit garder en tête.
Conclusion
La Hijrah reste un devoir puissant et un rappel profond : la foi passe avant tout.
Si tu ne peux pas montrer ta religion, la vivre pleinement et l’enseigner, alors il est temps de réfléchir sérieusement à la Hijrah.

